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Le monastère Namgyal lhakhang fût construit au début du 17è siècle par Treton Tsewang Tsultrim sur un site où existait auparavant un autel dédié à une divinité locale associée au sol, vraisemblablement un sadak (zhidak).

Le monastère est dédié à la divinité Nampar Gyalwa, c’est à dire à Tönpa Sherab sous sa forme de dompteur de démons, celui qui surmonte les obstacles. Namgyal est ici la forme condensée de Nampar Gyalwa. C’est aussi un mot tibétain qui signifie « victorieux », « victoire complète » ou « conquérant ».

En dépit de tous les rituels réalisés pour apaiser le démon local, celui-ci continua à causer de grands troubles parmi les villageois. Pour cette raison Treton Tsewang Tsultrim, instaura un rite annuel de propitiation de la divinité tutélaire Trowo Tsochog Kagying afin que celle-ci bloque l’influence du démon et protège à la fois le village et la doctrine bön.

Au cours de cette cérémonie appelée Chiwa, les prêtres en charge de du rituel offrent la jambe séchée, d’un yak ou d’une chèvre, morte dans l’année. Un acteur portant le masque de la déesse protectrice Sipe Gyalmo prend cette jambe et la brise. Cet acte symbolise la défaite de la divinité offensée et prévient son retour. Des morceaux de viande sont ensuite offerts aux divinités, bouillis et mangés par les assistants.

Il n’est donc pas étonnant de retrouver à l’intérieur de la gompa des statues d’argile à l’effigie de Nampar Gyalwa, Trowo Tsochog Kagying et Sipe Gyalmo.

 

 

Nampar Gyalwa), au corps de couleur bleue, d’expression féroce, avec une face et deux mains. La main droite faisant le mudra de la complète victoire et la main gauche placée sur le genou.

Le trône de Nampar Gyalwa est orné de représentations féroces : un lion mangeant un être humain, un dragon dévorant un naga un monstre des mers et un aigle portant des cornes (garuda) dévorant deux makaras.

 

 

L’histoire de Nampar Gyalwa est décrite dans le chapitre 50 du Zije. Un roi nommé Kongtse Trulkyi Gyalpo essayait de construire un temple sur le grand océan à l’ouest d’Olmo Lungring. Du fait d’un manque de compréhension entre le roi, sa femme et les esprits et démons, ceux ci détruisirent le temple à moitié construit.

Profonfément bouleversé, le roi pria Tonpa Shenrab qui lui apparût sous la forme de “complète victoire” (Nampar Gyalwa).

De Tonpa Shenrab émanaient quatre divinités féroces aux têtes multiples se tenant dans les quatre directions. Les démons furent défaits et le temple terminé fût nommé le Blanc-Noir chatoyant (Tib.: gsas khang dkar nag bkra gsal). Le chef des demons devint son protecteur et le temple une bibliothèque pour les enseignements de Tonpa Shenrab.

 

 

Trowo Tsochog Khagying est un yidam (divinité tutélaire) de grande importance dans la tradition bön, il possède trois têtes et six bras.

Son corps est bleu-noir. Il enlace sa compagne Khala Dugmo dont le corps est rouge.

 

 

La troisième statue représente Sipe Gyalmo dans une de ses multiples manifestations.

Sipai Gyalmo (Reine du monde), souvent abrégé en Sigyal) est tout à la fois une divinité de méditation et une protectrice. Elle possède six manifestations (blanche, jaune, rouge, noire, bleue et marron foncé) et vingt huit divinités secondaires composent son entourage..

Elle est la manifestation terrible de Sherab Chamma.

 

 

Trois statues d’argile représentant les bouddhas des trois temps, passé présent et futur complètent la galerie.

 

 

Les murs de la gompa sont décorées de fresques représentant diverses divinités.

 

 

Cette fresque représente, en bleu à droite Drenpa Namkha et, en rouge sa compagne Öden Barma. Il tient de la main gauche, une coupe crânienne sur laquelle est posée une aiguière. Sa main droite brandit un sceptre orné d’une svastika.

A gauche est assis Tsewang Rigdzin sous sa forme solitaire de divinité priée pour une bonne santé et une longue vie. Il tient de la main gauche une svastika et de la droite la lettre A.

Drenpa Namka est considéré comme le père de Tsewang Rigdzin et de Yungdrung Tongdrol, parfois décrits comme étant jumeaux ou parfois comme nés de deux mères différentes. Dans cette tradition, Yungdrung Tongdrol est assimilé au célèbre siddha bouddhiste, Padmasambhava (Guru Rimpoche).

 

 

Sur cette deuxième fresque, sont représentées les divinités Takla Mebar (en rouge, à droite) et Walse Ngampa (en bleu à gauche).

Takla Mebar est la forme féroce du disciple direct de Tonpa Sherab. C’est un personnage frontière entre un prêtre et une divinité tutélaire. D’un côté il est une figure mythique, disciple de Tonpa Sherab, fameux en tant que transmetteur de tantras (notamment ceux concernant la divinité Purba) et pourfendeur de démons ; de l’autre il est prié comme une divinité tutélaire. Ayant une seule tête et deux mains, il a une apparence féroce. Il possède trois aspects, blanc, noir et rouge. La forme rouge est la plus fréquemment représentée. Les mains droite et gauche sont levées et brandissent une roue dorée à droite et un ensemble de neuf épées entrecroisées à gauche.

Walse Ngampa est un yidam, une divinité tutélaire, objet d’un culte important. Il possède neuf têtes la première rangée de trois étant de droite à gauche, blanche, rouge et bleue ; la rangée du milieu est représentée par des têtes de tigre, lion et léopard et la rangée supérieure par des têtes de dragon, garuda et makara. Il possède dix-huit bras brandissant de nombreuses armes. Son corps est de couleur bleue; Il est enlacé par sa compagne au corps de couleur verte sombre, Ngammo Yunchen.

Entre les deux divinités principales, montés sur des chevaux, sont dépeintes deux divinités protectrices.

En haut Sipe Gyalmo, féroce, de couleur noire, elle a trois faces et six bras tenant armes et attributs de pouvoir. Elle chevauche une mule noire, assise sur une peau humaine et entourée de flammes. Elle est évidemment très similaire dans sa représentation à la déesse bouddhiste Palden lhamo.

En bas, un protecteur tsen, Apsé (A bvtse). Son attribut le plus caractéristique est un hibou (en jaune) qu’il tient de la main gauche. A droite il brandit une lance

 

 

On retrouve sur cette fresque, à droite, en bleu Drenpa Namkha et son épouse Öden Barma et à gauche, Nyamme Sherab Gyaltsen le célèbre moine, fondateur du monastère de Menri.

 

 

Kunzang Gyalwa Dupa, est une divinité paisible représentant les pouvoirs et forces de toutes les grandes divinités bön. Assis en posture de méditation, couronné et orné de bijoux, il possède cinq faces et dix bras.

Les syllabes A et MA ou les symboles de la lune et du soleil, ornent souvent ses mains. Sur cette fresque, il tient simplement le soleil entre ses mains principales jointes, faisant le mudra de l’adoration. La lune étant présente dans le ciel à la droite de la divinité.

Les attributs de ses autres mains sont

  • à droite et de bas en haut, une roue, un sceptre orné de la svastika, une bannière royale.

  • A gauche, un aiguillon, un lasso, un arc et flèche.

  • Les deux dernières mains pointant vers le bas prennent la terre à témoin, faisant le mudra de l’illumination.

 

A droite en habit de moine, est représenté Tritsug Gyalwa. C’est le nom porté par Tonpa Shenrab à la fin de sa vie, quand il renonce à son héritage mondain et devient un ascète errant. A gauche Sherab Chamma dans sa représentation classique tenant aiguière et miroir.

 

Quatre divinités brandissant aiguière et joyaux ? ?

 

Ce pourrait être une forme de Sipai Gyalmo mais la monture, un sanglier ? et les attributs des bras diffèrent. Un autre protecteur. trice ? ?

 

 

Ganacakra, divinité verte à l’aspect terrible ; dix têtes et vingt bras, la tête supérieure étant celle d’un garuda (khyung). Dans sa paire de mains inférieures, il tient une calotte crânienne et une bannière de victoire, les autres tenant diverses armes. C’est le « gardien des engagements ».

 

 

Zhambala (Jambhala) est une divinité de prospérité et de bonne santé. Elle est vêtue de soie et est assise sur un lion des neiges. Elle tient une bannière de victoire à droite et une mangouste à gauche. De la bouche de la mangouste émergent des pierres précieuses. Représenté seul en tant que pourvoyeur de richesses, Zhambhala est devenu très populaire aussi bien chez les böns que les bouddhistes.

Zhambala est également chez les bouddhistes et les böns, un aspect particulier de Vaishravana (Namtheusé, Gyalwa Namtose), l’un des quatre gardiens des directions (lokapalas). Au corps de couleur jaune, brandissant une bannière de victoire et une mangouste, il chevauche souvent un lion des neiges. En tant que Vaishvarana, il est représenté accompagné des trois autres gardiens à l’entrée des monastères

 

Vaishvarana, (Tritsen Norbutse gompa, Kathmandou)