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Dolpo s’écrit le plus souvent dol-po en tibétain lorsqu’il est cité dans les textes historiques et religieux locaux. Snellgrove a suggéré que ce terme était probablement le nom d’une lignée.

Une fausse étymologie populaire l’associe au terme de dol-pa signifiant « pauvre gens », « serfs ». C’est dans ce sens que les Thakali et les Kag-pa, habitant la partie basse de la vallée voisine de la Kali Gandaki, l’utilisent, avec un peu de mépris.

Il est tout d’abord nécessaire de lever la confusion existante entre les termes Dolpo et Dolpa, souvent utilisés de manière interchangeable mais désignant, selon le contexte plusieurs réalités géographiques, historiques et administratives.

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Dolpa

Ce terme est utilisé au Népal pour désigner un très grand district administratif, s’étendant des hautes montagnes de la frontière tibéto-chinoise jusqu’aux forêts tempérées des vallées de la Thuli Bheri et de la Phedi Khola.

Depuis le 20 Septembre 2015, le Népal est divisé en 7 provinces. La province No. 6 (Karnali) dont la capitale est Surkhet possède dix districts et parmi ceux ci le district de Dolpa dont le chef-lieu est Dunai, situé à 2150 mètres d’altitude.

 

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Le district du Dolpa est bordé au nord et nord-ouest par le Tibet, auquel il est relié par plusieurs cols, tous situés à plus de 4000 m d’altitude ; par les districts de Jumla et Mugu à l’ouest ; par les districts de Myagdi, Jajarkot et Rukum au sud, et par le Mustang à l’est.

Son territoire est lui même administrativement divisé en 8 territoires : 2 municipalités urbaines (nagarpalika) Thuli Beri et Tripura Sundari et sept municipalités rurales (gaunpalika). Cette organisation administrative a remplacé l’ancienne division en Village Development Committee (VDC).

Une grande partie de son territoire fait partie du parc national de Shey Phoksundo

Les habitants sont de religion hindoue, bouddhiste, ou bönpo.

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Dolpo

Le terme Dolpo désigne une entité géographique et culturelle plus restreinte (environ 1600 km2), formé par un ensemble de sommets et de vallées intriquées de forte altitude moyenne.

Cet ensemble est formé dans ses parties est et nord par le bassin hydrographique de de la Panzang khola (Panjyan k.) qui se prolonge par celui de la Tora khola puis de la Namlang khola (Langu khola, Langu nadi). Ce bassin versant draine l’ensemble des eaux du versant nord du massif du Kanjiroba avant de se jeter dans la Mugu Karnali.

Les torrents irriguant les vallées situées plus au sud, se réunissent pour former le bassin versant de la Thuli Bheri khola, (Bharbung khola) qui draine les eaux du versant nord des chaînes du Mukut, Dhaulagiri et Sisne Himal. Ses principaux affluents venant du nord sont la Tarap khola, la Suli Gad (ou Phoksumdo khola), et la Jagdula khola (qui draine les eaux du versant sud du massif du Kanjiroba) avant de se jeter dans la Bheri khola.

Tous deux sont des tributaires du système hydrographique de la Karnali.

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En rouge sont surlignés les bassins hydrographiques de la Thui Bheri khola et de la Panzang khola.

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Le bassin de la Panzang khola qui occupe la plus grande partie de la surface du Dolpo est limité au nord par les chaînons montagneux du Gautam Himal, du Palchung Hamga Himal, et du Kanti Himal crêtes montagneuses de plus de 6000 m d’altitude, frontières entre le Népal et le plateau tibétain.

A l’ouest, les dresse la chaîne encore plus élevée du Kanjiroba himal .

Au sud s’élève la grande barrière du massif du Dhaulagiri (8172 m)

Une longue arête d’orientation sud-nord (Mukut Himal et Mustang Himal) limite le Dolpo à l’est, formant la ligne de partage des eaux de la Karnali et de la Kali Gandaki.

Le Dolpo est donc essentiellement une haute terre, coupée d’un réseau important de profondes vallées, dont les fonds sont situés entre 3500 et 4000 m d’altitude. Entre ces vallées internes successives, quelques cols, tous à plus de 5000 m d’altitude, sont les seuls moyens de communication entre les vallées voisines. Les communications difficiles avec le sud sont plus aisées avec le plateau du Changthang et l’ouest tibétain.

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Upper et Lower Dolpo

Enfin, depuis l’ouverture de la région, les professionnels du tourisme et les occidentaux de passage ont tendance à parler de Haut Dolpo (Upper Dolpo) au nord de Ringmo (lac Phoksumdo) et de la vallée de Dho/Tarap, zone touristique dont l’accès est réglementé et nécessitant un permis spécial, et de Bas Dolpo (Lower Dolpo), plus au sud.

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dol-po gru-bzi : les quatre vallées du Dolpo

Les habitants du Dolpo eux mêmes, les dolpo-pa, s’ils se considèrent comme tibétains, se reconnaissent tous d’une même unité géographique et ethnique qu’ils désignent par le terme de dol-po gru-bzi. Cette expression se traduit par « les quatre faces » ou « les quatre parts » du Dolpo. Elle est interprétée aujourd’hui comme désignant les quatre vallées du Dolpo : Nangkhong, Panzang, Tarap et Tangsong. La vallée de Tangsong est souvent appelée Tsarbong puisque regroupant les vallées de Tsharka et de Barbung.

On notera tout de suite que les villages situés en aval du lac Phoksumdo, de Ringmo/Tsho et Pugmo ne font pas partie de cet ensemble.

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Nangkhong (nan-kon)

Les habitants de cette vallée sont établis de part et d’autre du Nangkhong-chu qui coule du sud vers le nord pour se jeter dans la Panzang khola. Presque tous les groupes d’habitations sont situés sur la rive gauche du torrent. Le premier village que l’on rencontre est celui de Tsa (Chagaon sur la carte Nepa map). Le deuxième groupe d’habitations porte le nom de Shukü (Sugugaon). Se succèdent ensuite Pongra ou Dongdar, (Ponra) Namdo, village situé au confluent de la Nangkhong khola et d’un torrent affluent rive gauche près duquel s’élève le groupe de maisons de Namgung, Saldang, Karang, Tiling, et Kyi (Kigaon). A proximité du confluent avec la Panzang khola se trouvent Lhori (Lurigaon), Nyisal (Nisalgaon) et Mö.

Dans l’esprit des dolpo-pa, l’ensemble des villages de l’aire de Phijor (Bhijer), ne forme qu’un avec celui de Nangkhong, bien qu’il s’agisse de deux vallées différentes. Les monastères de Shey et de Samling, les villages de Trä (Tata), et Phijor sont situés le long de la vallée de la Sibu khola (Tartang khola). Les deux petits groupes d’habitations isolées de Ku (Kugaonà et Pho (Phogaon), situés plus au nord sont également reliés à cet ensemble.

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Panzang (ban-chan)

La vallée s’étend le long de la frontière tibéto-chinoise. Le village de Koma (Khoma), situé sur le versant Nangkhong lui est rattaché.

Les deux villages les plus importants : Ting-kyu (Tinje) et Shimen sont construits de part et d’autre de la Panzang khola. Polde (Poltegaon eest situé dans une vallée latérale, le long de la Polte khola.

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Barbung (bar-ron)

L’expression bar-ron signifie « vallée du milieu » ou « entre deux vallées ».

Barbung désigne la haute vallée de la Bheri qui prend sa source sur un éperon nord du massif du Dhaulagiri et, après avoir coulé dans un premier temps vers le nord, se dirige ensuite vers le sud jusqu’à l’extrémité ouest du massif. Vallée encaissée, la Barbung était un « pays caché » (beyul).

Le village de Charkha, perché à plus de 4000 m sur un promontoire, au confluent de deux torrents est le plus élevé de la vallée. Tous les groupes d’habitats, en aval de Charka avec leurs terres sont situés sur la rive droite de la Bheri. : Dhargaon (Dhadgaon), Punga (Pangagang), Duwa (Dukot, Dhukot), Mukot (Mukotgaon), Terang (Terangaon), Seri (Sheri), Gharang (Gharengaon), Pimri (Pingring, Pimarigaon), Kag (Kakkotgaon, Kagkot)

Les habitants de Kag se disent dolpo-pa mais s’en distinguent par leur mode de vie, leurs vêtements et l’absence de toute activité religieuse.

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 Tarap (rTa rab)

Le mot sTa rab signifie la vallée aux chevaux excellents

Tarap est un ensemble de trois vallées situées à une altitude d’environ 4000 m. Des groupes d’habitations occupent certaines terrasses surplombant les torrents. Cette disposition caractérise les localités de Lang, dans la vallée du Sud, Do au confluent des vallées supérieures et Tok-kyu dans la vallée supérieure de l’Ouest. Le village principal étant Do, la vallée est souvent appelée Do-Tarap.

La vallée du Tarap aux pentes douces, propices au développement de l’agriculture est la plus riche des vallées intérieures du Dolpo. La relative facilité de communication avec le centre administratif Dunai est un autre avantage. A terme la construction d’une piste reliant Dunai à Do devrait encore accroître l’importance de cette vallée. Tarap n’appartient pas à la zone d’accès restreint de l’Upper Dolpo, ce qui lui permet également d’attirer un plus grand nombre de touristes.

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